Radio CGT du 9 juillet 2019
Histoire de baromètres….
Chronique d’une dépression ordinaire
Que ne célèbre-ton pas régulièrement, au fin fond des contrées les plus reculées et les plus rurales, des rives du gave d’Oloron au Loudunois en passant par la Saintonge et le Périgord noir, la mémoire d’Evangelista Torricelli*, un homme qui fit beaucoup en matière d’évaluation de la pression. Je parle de celle chère à Arletty qui s’interrogeait dans son hôtel du Nord pour savoir si « elle en avait la gueule ? »**, pas de celle qu’on sert dans des verres en plastique à la terrasse des estaminets les soirs de match de foot. Dans l’Emilie Romagne du 17ème siècle, le jeune Evangelista, outre une addiction fort méconnue mais néanmoins dévorante pour le Tiramisu aux spéculoos, se passionna très tôt pour la manière de mettre le mercure en colonne. Et lorsqu’il traversait dans sa bonne ville de Faenza la piazza del popolo, il avait toujours un regard vers le ciel pour scruter l’arrivée des nuages et vérifier les fondements de sa théorie. Et c’est ainsi que bien des années plus tard, ma propre grand-mère, était capable d’une simple pichenette sur le baromètre qui trônait à l’entrée de la cuisine de prévoir le retour prochain de l’anticyclone des Açores sur les collines creusoise, capable à lui seul de transformer le Grand café de la Place Bonnyaud de Guéret en bar à tapas, et de métamorphoser Simone Dugenou, agent ordinaire de la Nouvelle Aquitaine, en Palomita Flamenco l’andalouse en feu.