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Temps de travail : l’occasion manquée

La saison 1 du feuilleton de l’examen du nouveau temps de travail vient de se terminer…en queue de poisson.

Dans les premiers épisodes de la série sur le nouveau règlement du temps de travail, il y avait eu 2 annulations de comité social, dont une rocambolesque, par notre DGS. Finalement présenté lors du comité social territorial (CST) du 26 juin, le nouveau règlement a reçu un vote contre de toutes les organisations syndicales. Présenté à nouveau le 13 juillet, il nous a fallu à nouveau voter contre car la mesure injuste que le Conseil d’Etat juge illégale n’a toujours pas été abrogée par l'administration : les heures d’équivalence pour les agents d’accueil en lycée, obligés de faire 116 heures de plus que tout le monde. Et l'administration a décidé de passer outre la décision des organisations syndicales en adoptant seule ce règlement. Dialogue social vous avez dit ?

Les heures d’équivalence, c’est un règlement périmé qui date du temps de l’Education nationale. « Contre » le logement de fonction et parce qu’il y avait des moments creux dans leurs emplois du temps, les agents d’accueil devaient plus d’heures que leurs collègues. Mais les moments creux ont largement disparu au fil du temps avec l’accueil téléphonique permanent, l’accompagnement des élèves et des parents. Activité à laquelle il faut ajouter une astreinte quasi-permanente, car toutes les alarmes des lycées arrivent dans les logements de fonction. Certains collègues n’osent même pas s’éloigner de leur bahut de peur d'un problème. Et pour les impôts, le logement de fonction compte comme avantage en nature. Au bout du compte, cela fait un avantage plus si avantageux que cela ! Toutes les organisations syndicales demandent donc la fin de ce régime complètement périmé. Périmé à tel point que le Conseil d’Etat le juge illégal. Et bien, l’administration n’a pourtant pas jugé bon de supprimer ces heures…tout en laissant la porte ouverte à leur suppression (!!) « après un dialogue avec les gestionnaires, car on ne pouvait pas les supprimer sans les en avertir », nous a lâché Pierre Chéret (citation de mémoire). Pour notre part, nous sommes de toute façon prêts à porter l’affaire devant le tribunal administratif dont l'avis a peu de chances d'aller contre celui du Conseil d’Etat. De là à dire que l’administration gagne du temps…

Une reconnaissance étendue de la pénibilité

Voilà donc la fin de cette mini-série en 4 épisodes. A la CGT, on attend impatiemment la saison 2 pour appuyer toutes nos autres revendications. Car dans ce règlement, il y a encore les nombreux points dont nous vous avions déjà parlé. Et surtout, nous demandons une meilleure prise en compte de la pénibilité dans les lycées aussi bien qu’aux sièges. Les agents qui effectuent un travail pénible bénéficient de jours de congés supplémentaires : il faut bien que la machine se repose pour continuer à fonctionner jusqu’à 64 ans ! Mais nous ne partageons pas (encore) la même définition de la pénibilité avec l’administration. Pour nous, mettre 30 chaises sur des tables dans 10 classes, à 5kg par chaise, c’est du travail pénible car on a manipulé 1.5 tonnes de chaises par jour. Quand on entretient des surfaces immenses au balai, c’est du travail pénible. Les déménageurs aux sièges qui manipulent armoires et bureaux, qui pourrait dire qu’ils ne font pas un travail pénible ? Impossible de tout lister ici mais on voit bien que restreindre la pénibilité à la plonge, comme c’est le cas aujourd’hui, c’est loin d’être suffisant. La reconnaissance étendue de la pénibilité, c’est un gros chantier à ouvrir avec l’administration dans les mois à venir.