Suppression de "l’exit tax"

Des cadeaux aux riches, ça suffit

Comme si tous les cadeaux accordés aux riches et surtout aux financiers depuis de nombreuses années et notamment depuis l’élection d’Emmanuel Macron n’étaient pas suffisants pour confirmer la bienveillance du pouvoir en place à leur endroit, le président de la République leur offre un nouveau cadeau : la suppression de « l’exit tax ».

Instaurée sous la présidence de Nicolas Sarkozy, cette taxe vise à empêcher les propriétaires des entreprises qui profitent largement de nombreuses exonérations fiscales et sociales, de quitter la France. Une telle mesure est appliquée dans de nombreux pays, parmi lesquels les Etats-Unis d’Amérique, terre du libéralisme économique.

Le fait que la décision d’Emmanuel Macron fasse la couverture du magazine des milieux d’affaires américains Forbes n’est pas anodin. Par cette opération, le président de la République veut surtout confirmer son attachement aux dogmes libéraux et financiers.

Selon le Conseil des prélèvements obligatoires, l’exit tax a rapporté quelque 800 millions d’euros dans les caisses de l’État en 2016. Ces millions s’ajoutent aux 3 milliards d’euros de la suppression de l’impôt sur la fortune (ISF), sans parler d’autres milliards dont profitent les riches et surtout les plus riches sous forme d’exonérations et d’abattements divers et variés.

Au nom de la réduction de la dette mais, en fait, pour affaiblir notre modèle social et nos services publics, le gouvernement réduit les dépenses utiles. En même temps, il multiplie les cadeaux aux riches. Il est temps de mettre fin à cette situation scandaleuse.

Contrairement à ce que prétendent le président de la République et son gouvernement, ces cadeaux ne font ni l’emploi ni l’investissement. Ils enrichissent encore plus une minorité et augmentent les inégalités sociales.

Il faut utiliser les fonds publics qui émanent des impôts payés par les contribuables, pour répondre aux besoins dans les hôpitaux, à l’école, dans les universités, etc.

Précisons que la TVA, cet impôt injuste acquitté au même taux par tous les consommateurs quel que soit leur revenu, rapporte deux fois plus que l’impôt sur le revenu. C’est dire que ces cadeaux accordés sont davantage financés par les 153 milliards de recettes de la TVA que par les 73 milliards de l’impôt sur le revenu ou les 25 milliards de l’impôt sur les sociétés.

La CGT affirme une nouvelle fois qu’il faut mettre à plat toutes les aides et exonérations sociales et fiscales et qu’il faut procéder à une réorientation des politiques publiques en évaluant notamment les besoins criants en matière de services publics.

La suppression des cadeaux aux plus aisés et des exonérations inutiles, voire perverses, permettra de dégager des dizaines de milliards d’euros pour accroître les moyens dans les services publics y compris pour renforcer le contrôle fiscal, répondre aux besoins sociaux et renforcer le potentiel productif du pays.

Les assises des services publics du 12 juin sont une occasion de débattre de ces enjeux.

Ce sont ces enjeux aussi que portent toutes les luttes en cours, chez les cheminots, dans la Fonction Publique et la Santé, à EDF, etc., que la CGT appelle à soutenir et à renforcer.

Montreuil, le 4 mai 2018